Sport et confiance en soi, le duo gagnant

Tout le monde traverse des périodes parfois compliquées ou tout simplement moroses. Qui n’a pas connu de creux de la vague ? Sans prétendre tout guérir, la pratique sportive est cependant une véritable alliée pour retrouver de la confiance et aller de l’avant. 

Afin de parler de ce thème, nous sommes partis en Normandie rencontrer Mathilde Liot. Entre un programme d’insertion pour les jeunes, des cours pour les séniors ou une expérience hospitalière auprès de patients, voilà la bonne personne pour témoigner des bienfaits du sport au quotidien mais aussi dans des circonstances plus pénibles, comme l’échec scolaire, la dépression ou la maladie. 

Mathilde, vous êtes éducatrice sportive et formatrice au sein du Comité Régional Sports pour Tous Normandie. Vous intervenez auprès de nombreux publics.  

« Oui, j’anime des séances auprès de séniors, d’adultes, d’enfants ou d’adolescents. Je constate que les avantages du sport sont les mêmes pour tous les pratiquants : le plaisir de se mettre en mouvement, de réussir dans l’effort, sans chercher la comparaison ou en juste en accord avec soi-même lorsqu’on se fixe un objectif et qu’on y parvient. Un peu comme un escalier où l’on gravit des marches, une par une, à son rythme. C’est cela, la confiance en soi : sentir qu’on progresse ! »

Vous êtes également coordinatrice du dispositif Sésame. 

« Sésame est un programme gouvernemental que nous avons mis en place dans la région pour la première fois cette année. Il vise à accompagner des jeunes de 18 à 25 ans en décrochage scolaire, pour les orienter vers les métiers du sport. L’objectif est de les réinsérer, en partant d’un univers dans lequel ils se sentent à l’aise, et qui leur donne envie de se lever le matin. Le sport est un tremplin formidable pour ces jeunes en difficulté, car ils pratiquent mais n’ont pas conscience que leur passion peut devenir un métier. » 

Combien de jeunes le Comité Régional accompagne-t-il par le biais de ce programme ?

« Pour cette première édition, nous accueillons 6 jeunes, suivis pendant 6 mois. Pour les recruter, nous sommes allés à la rencontre de Pôle Emploi, des missions locales et nous avons participé à des salons spécialisés. Ce groupe n’ayant pas besoin de remise à niveau scolaire, nous privilégions donc les rendez-vous avec des acteurs du monde du sport, qui ont tous vécu un parcours chaotique. Ce sont des exemples inspirants pour ces jeunes. Nous leur montrons aussi toutes les orientations possibles dans les métiers du sport, avec une sensibilisation aux formations du CQP ALS et du BP selon leur projet. »  

Comment réagissent-ils ? 

« Ils voient que c’est à leur portée. D’autant qu’aucun choix n’est définitif. Travailler dans le domaine du sport est une chance, tant il offre des opportunités de suivre des voies différentes tout au long de son parcours professionnel, et des occasions de formations infinies. Le dispositif Sésame est un catalyseur pour prendre leur vie en main. 

Changeons d’univers, mais pas de sujet puisque vous avez également constaté les bienfaits du sport auprès de personnes atteintes de cancer. 

« En effet, j’interviens dans des services d’oncologie, dans les hôpitaux et dans une association spécialisée dans cet accompagnement. Lorsqu’une personne est touchée par cette maladie, elle perd confiance sur de nombreux points, en particulier au niveau socialisation. Le fait d’organiser des séances sportives pour ces patients est très rassurant. Il n’y a pas la peur du regard ou du jugement de l’autre. J’ai même vu des participants qui enlevaient leur perruque au bout de 3 séances, parce qu’elle leur tenait chaud et qu’ils voulaient être bien, tout simplement. »