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Le sport, vecteur d’inclusion pour la santé mentale

10 Octobre 2023 - Temps de lecture : 4 minutes
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Le 10 octobre, marque la journée mondiale de la santé mentale, organisée sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). À cette occasion, la Fédération Française Sports pour Tous revient sur l’importance de la pratique sportive dans l’inclusion des personnes malades, et ses bienfaits sur certaines pathologies.

Lutter contre la stigmatisation des troubles mentaux

« Le champ des maladies mentales est très vaste, reconnait Julien GRIGNON, Responsable des projets Sport Santé Bien-Être (SSBE) au sein de la Fédération Française Sports pour Tous. Cela va de l’anxiété ou la dépression jusqu’à la schizophrénie, en passant par les phobies, les troubles de l’alimentation, le post-traumatique ou la bipolarité. Certaines pathologies sont parfaitement invisibles, d’autres se manifestent par des comportements qui peuvent être excessifs ou inappropriés dans certaines situations. »

L’intégration au sein d’un club sportif peut avoir un impact positif sur la santé mentale de la personne. Le premier bénéfice est de limiter la stigmatisation, ce sentiment de honte que ressent un individu souffrant de troubles mentaux. Le fait de normaliser des relations sociales par une pratique régulière permet de recréer des conditions de confiance en soi, indispensables à un meilleur épanouissement.

En cohérence avec sa mission Sport Santé, la Fédération Française Sports pour Tous incite et accompagne ses Associations adhérentes pour accueillir des personnes souffrant de troubles mentaux, à condition toutefois que la personne soit autonome avec sa maladie, car le Club n’est pas en lien avec le parcours médical du patient. « Sauf si la personne lui en parle, l’animateur ne sait pas qu’elle a une pathologie mentale, cela relève du secret médical. En revanche, si elle mentionne sa particularité, l’animateur doit en tenir compte, précise Julien GRIGNON. Dans ce cas, notre rôle est de proposer du loisir sportif adapté dans des conditions favorables. »

Sport : création de dopamine et de sérotonine

Au-delà de l’aspect social, le sport atténue les pics de stress ou d’anxiété et la dépense énergique est un facteur de régulation de l’humeur. Elle favorise la production de deux neurotransmetteurs :

  • La dopamine, parfois surnommée la molécule du plaisir. Ce messager chimique libéré par le cerveau est souvent associé à une sensation de bien-être, en particulier pendant et après la pratique sportive.
  • La sérotonine ou « hormone du bonheur », qui intervient dans la régulation de l’activité cérébrale. Elle a un effet stabilisateur sur l’humeur, l’anxiété, le sentiment de bonheur.

Le dispositif Sport sur ordonnance

Conscient des bienfaits de la pratique sportive sur certaines Affections Longue Durée (ALD), l’État a légiféré en 2017 pour en faciliter l’accès aux malades. Le dispositif Sport sur ordonnance s’adresse ainsi aux personnes atteintes d’une Affection de Longue Durée. 30 pathologies ALD sont éligibles, parmi lesquelles les affections psychiatriques de longue durée.

La Région Grand Est, et plus particulièrement la ville de Strasbourg, sont en pointe sur ce sujet, comme en témoigne Julie HOERTH GNEMMI, Conseillère Technique Régionale Sports pour Tous Grand-Est. « Chez nous, dans le Grand Est, le dispositif Sport-Santé sur ordonnance est décliné sous l’appellation Prescri’mouv. Il existe depuis 2018 et regroupe des partenaires institutionnels, qui travaillent avec un réseau d’associations partenaires reconnues. Nos Clubs fédéraux Sports pour Tous en font partie.»

40 Clubs Sports pour Tous accueillent actuellement du public sur ordonnance, soit en lui réservant un créneau horaire spécifique, adapté en termes d’intensité et animé par un éducateur titulaire de la qualification APSPM (Activité Physique et Sportive sur Prescription Médicale), soit en l’intégrant dans des séances classiques. Là aussi, secret médical oblige, Julie précise qu’aucune pathologie n’est précisée sur l’ordonnance. « L’animateur a des indications de types d’exercices à effectuer, indiqués sur l’ordonnance, mais il ne sait pas de quoi souffre l’individu. Certains nous parlent, d’autres non. »

Ordonnance ou pas, les avantages de la pratique au sein d’un club sportif sont bien identifiés, sur l’aspect social dans le fait de participer à une activité collective, ainsi que sur l’aspect physique pour réduire le stress, lutter contre la sédentarité et être mieux dans son corps. Julie en est persuadée,  « pouvoir courir pour prendre un bus, monter un escalier plus facilement, se baisser pour ramasser un objet… ces petites victoires quotidiennes influent positivement sur la santé mentale ! »  

En savoir plus sur le Sport Santé Bien-Être au sein de la Fédération 

 

Auteurs
Julien GRIGNON
Responsable des projets Sport Santé Bien-Être
Julie HOERTH-GNEMMI
Conseillère Technique Régionale Grand-Est
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