Conseil

Sport après 60 ans : il n’est jamais trop tard pour bouger !

13 Décembre 2024 - Temps de lecture : 0 minutes
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Être sénior est une notion assez floue et surtout fluctuante selon l’état moral et physique de chaque personne. D’une manière générale, cette appellation concerne les 60 -65 ans et plus, surtout lorsqu’on évoque la santé. Et si l’on parlait justement de sport-santé, et de bien-être ? 

Pour aborder le sujet des bienfaits de la pratique sportive sur les séniors, nous avons interrogé Laetitia Durand Conseillère Technique au Comité Régional Sports pour Tous Provence Alpes-Côte d’Azur. Titulaire d’un Master STAPS en Activité Physique Adaptée et Santé, Laetitia a animé très souvent des séances dédiées à ce public spécifique. 1, 2, 3, on garde le rythme et on bouge… à tout âge !  

Laetitia, quel est le plus grand danger lorsqu’on n’a plus -ou pas assez- d’activité physique passé un certain âge ? 

Maintenir son corps en mouvement est fondamental pour conserver la mémoire du geste. En effet, après 60 ou 65 ans, les douleurs s’installent, à une période en plus où la retraite est parfois synonyme de perte de lien social et de reconnaissance. Dans cette situation, la personne pense qu’elle n’est plus capable de bouger, elle redoute les chutes, et peut avoir tendance s’isoler. Or c’est l’immobilisme, à tous points de vue, qui amène des conséquences néfastes sur la qualité de vie. 

Donc il faut faire du sport même lorsqu’on a mal au dos, aux genoux, aux articulations… ? 

Oui bien sûr, car il y a davantage de risques à ne rien faire ! La pratique sportive améliore le bien-être et la condition physique, sans limite d’âge, sous réserve de s’orienter vers des disciplines adaptées à son état général. La marche, la marche nordique, les activités d’entretien comme la gym douce, le yoga doux et le Pilates, la danse, la natation sont plus favorables que des sports à impact tels que le squash ou le tennis. Certains continuent même à s’amuser en participant à des sports collectifs, au sein de groupes vétérans.  

Lorsque vous animez des séances séniors, sur quoi mettez-vous l’accent ? 

Le point essentiel concerne la perte d’autonomie et les moyens de la prévenir. La Fédération a créé un contenu spécifique à destination des séniors, le Programme P.I.E.D.©, qui répond à cette problématique. Nous travaillons la souplesse, l’équilibre, la tonicité des muscles. Le fait de savoir se relever lorsqu’on tombe, par exemple, est primordial, ce qui implique de maintenir une certaine force dans les jambes. Une personne de plus de 65 ans sur trois est victime d’une des 2,5 millions de chutes recensées chaque année en France. C’est énorme !   

Dans ces séances cadencées sur 12 semaines, nous intégrons également des ateliers de discussions sur des sujets connexes à la qualité de vie des aînés : bien dormir, aménager son domicile pour limiter les risques, avoir une alimentation adaptée à son âge, etc.  

Quelle serait la fréquence de sport idéale pour des séniors ? 

À dire vrai, on ne peut pas généraliser : certains septuagénaires sont plus en forme que les adultes de 30 ans ! Tout dépend donc de l’état de la personne. Mais on peut se référer aux recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), qui préconise 30 minutes d’activité modérée quotidienne sur 5 jours, à partir de 60 ans, « modéré » sous-entendant un léger essoufflement, avec un certain effort. Cette base est à compléter, toujours d’après l’OMS, par du renfort musculaire et/ou des étirements, et exercices d’équilibre deux fois par semaine.  

Votre conclusion pour convaincre un plus de 60/65 ans de faire du sport ? 

De penser à son avenir. À cet âge, on peut se sentir encore jeune et en forme. Vieillir dans de bonnes conditions et rester autonome se prépare à ce moment-là, d’autant que la pratique du sport est souvent liée au fait d’intégrer un groupe, de rencontrer d’autres personnes. Outre la motivation qu’elles procurent pour sortir de chez soi, les relations sociales sont un facteur reconnu de bien-être. Enfin, les bienfaits du sport sont réels à condition d’adopter une activité régulière et durable. Pour tenir dans la durée, il faut y trouver du plaisir avant tout. 

Auteurs
Laetitia DURAND
Conseillère Technique Régionale Provence-Alpes-Côte d'Azur
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