Sport et nutrition, un apport mutuel
Le lien entre l’activité physique et une alimentation équilibrée est assez évident mais on comprend mieux en l’expliquant ! La spécialiste de la nutrition interrogée ci-dessous le confirme, l’un ne fonctionne pas sans l’autre.
Laura Boukezzi, pouvez-vous vous présenter ?
Je suis nutritionniste, et j’exerce à La Ciotat (13) auprès de particuliers, que j’accompagne dans une démarche de bien-être notamment par le sport et la nutrition. J’interviens aussi en entreprise sur ces mêmes thèmes, dans le cadre de la Qualité de Vie au Travail des salariés. Je suis également formatrice au sein de la Fédération Française Sports pour Tous.
Quelle est la passerelle selon vous entre sport et nutrition ?
Avoir une pratique sportive régulière requiert de l’énergie ; celle-ci est apportée principalement par une alimentation équilibrée, qui fournit les nutriments nécessaires à la dépense physique. À l’inverse, les personnes qui me consultent pour un bilan diététique et qui cherchent souvent à perdre du poids ou au moins le stabiliser, vont vite comprendre qu’elles doivent se mettre en mouvement. En complément de l’accompagnement nutritionnel, leur demande peut s’orienter vers une activité physique adaptée.
Combien de temps faut-il pour apprendre à rééquilibrer son alimentation ?
Le métabolisme met entre 4 à 6 semaines minimum pour absorber le rééquilibrage. C’est la raison pour laquelle je conseille un suivi nutritionnel de 8 semaines, qui permet de mesurer les premiers effets et d’ancrer de bonnes habitudes dans le quotidien.
C’est bien la santé qui est au centre de la pratique sportive et la nutrition, n’est-ce pas ?
Absolument, c’est un sujet global. On ne peut pas faire de l’activité et mal se nourrir. Inversement manger sainement est bien plus efficace si on l’accompagne de mise en mouvement. Je suis formée au sport sur ordonnance, je reçois donc des personnes souffrant de certaines pathologies. Grâce à ce dispositif, elles accèdent à une prise en charge pour pratiquer une activité adaptée à leur condition, et les aider ainsi dans leur parcours avec la maladie. Dans leur cas, la nutrition est essentielle pour leur santé, tout autant que l’activité physique. Mais ce tandem est valable pour chacun d’entre nous, même sans pathologie.
Quels aliments recommandez-vous… ou pas ?
Sans surprise, il faut éviter les aliments transformés, qui n’apportent que des calories « vides », sans intérêt pour le corps. Quant aux graisses, elles ne sont pas toutes à bannir. Il existe de « bons » lipides, qui sont des acides gras insaturés. Ils constituent des nutriments essentiels pour l’organisme. Les avocats, les noix, les poissons gras en contiennent. En revanche, on trouve de « mauvais » lipides dans la viande rouge, les produits laitiers, la friture. À éviter, ou tout du moins à limiter !
Et le sucre ?
Là encore, on distingue les glucides intéressants pour l’organisme, comme les sucres naturels des fruits, ou les sucres lents des pâtes, du riz ou du blé complet. Je combats l’idée reçue qu’il ne faudrait pas manger de féculent au dîner. Dans mes menus, il y en a midi et soir. Tout est une question de quantité et d’équilibre. Si on fait un excès au restaurant ou chez des amis, on allège les menus le lendemain.
Pour revenir au sport, les sucres lents sont particulièrement adaptés les jours précédant une compétition, ils fournissent une énergie durable. Et en cas d’effort intensif ou prolongé, les fruits secs sont intéressants : ils se transportent facilement, se digèrent bien, tout en apportant des sucres rapides.
Un autre conseil à donner à celles et ceux qui pratiquent régulièrement une activité ?
S’hydrater et encore s’hydrater. On n’insiste pas assez sur la nécessité de boire beaucoup, et je parle d’eau bien sûr. Plate ou gazeuse – j’ai une préférence pour l’eau plate, car l’eau pétillante peut générer des ballonnements-, il en faut au moins 2 litres par jour. Là-dedans, je ne compte pas le thé, les jus de fruits ou même de l’eau aromatisée avec quelques gouttes de citron pressé : dès qu’il y a un additif, cela fait travailler la fonction rénale et les reins n’arrêtent pas de filtrer. Donc c’est 2 litres d’eau par jour, sans rien dedans !