Le sport, une clé pour mieux vivre son adolescence

De nombreux parents le constatent, le comportement de leur enfant se modifie en arrivant au collège. Bienvenue dans cette période de la vie, parfois ingrate, qui concerne sans règle bien définie les jeunes entre 12 et 17 ans. Savez-vous que la pratique sportive peut aider votre ado à mieux gérer ce passage ?
L’adolescence, c’est son quotidien. Jonas Chevet a choisi d’exercer son métier d’éducateur sportif auprès de jeunes d’horizons divers. Il est donc aux premières loges pour parler des rapports entre le sport et les ados. « C’est le public qui a probablement le plus besoin de dépense physique. À cet âge, l’appartenance sociale est essentielle. En faisant du sport, les jeunes veulent être intégrés au sein d’un groupe, ils viennent chercher un bien-être personnel issu de cette reconnaissance. »
Jonas établit cette analyse à partir de son expérience, menée depuis plus de 15 ans dans différentes structures de la région Grand Est : club d’athlétisme, séances spécialisées à destination de jeunes en surpoids mises en place par la Fédération Française Sports pour Tous en lien avec le CHU, et interventions dans les centres de formations des apprentis (CFA). S’il adapte les contenus pédagogiques selon chaque cible, il note quand même des règles communes à tous les ados.
Pourquoi est-ce important de bouger à cet âge-là ?
L’adolescence est une période charnière. Transformations physiques, mal être, émotions à fleur de peau, premiers sentiments amoureux, problème d’estime de soi… n’en jetez plus !
Quel que soit l’âge de la vie, les effets bénéfiques du sport sur la santé sont bien connus mais ils prennent d’autant plus d’importance avant de devenir adultes. Pour Jonas, «l’activité physique permet aux jeunes de se défouler, d’évacuer les tensions sociales, scolaires, familiales. Mais pas n’importe comment. C’est en cela que le sport est très formateur car il y a des règles à suivre, à commencer par les consignes de sécurité. Elles sont clairement énoncées et incontournables. Ensuite, comme dans tout groupe, nous fonctionnons avec des règles de vie. L’ado évolue donc dans un cadre, qu’il apprend à respecter. Le sport favorise également l’écoute, la politesse et l’acceptation de l’autre. Autant d’attitudes et d’aptitudes qui leur seront utiles lorsqu’ils entreront dans le monde du travail. »
Si les ados qui fréquentent son club d’athlétisme viennent plutôt chercher la performance et le dépassement de soi, les jeunes en situation d’obésité sont bien plus fragiles. L’enjeu, pour Jonas, est de les mettre ou remettre en mouvement en toute bienveillance. « Le parcours mis en place se fait en lien avec un médecin, une nutritionniste et les parents. L’important est de leur montrer qu’on évolue à travers les victoires comme les échecs. Ils ont très peu confiance en eux et souffrent du regard des autres. Je les rassure, leur dit qu’ils sont capables et en général, ils progressent. Chaque geste acquis est une satisfaction, avec une vraie fierté à la clé lorsqu’on mesure ensemble les avancées réalisées pendant l’année. »
En tant que parents, que pouvez-faire ?
– Les aider à trouver le sport qui leur plait, une première étape indispensable pour cultiver leur envie de bouger : « Je multiplie les initiations à différentes activités. À cet âge, ils sont demandeurs de nouveautés ! Pendant 2 ou 3 semaines, ils pratiquent des sports de raquette, d’opposition, d’endurance. Tennis, badminton, lutte, boxe, judo… ensemble nous testons des pratiques, de manière à favoriser leur épanouissement. » Inciter votre enfant à pousser la porte d’un club sportif multi-activités pour découvrir ce qui l’attire, en discuter avec l’animateur et les encadrants, c’est assurément l’aider à faire du sport !
– Leur montrer l’exemple… ou suivre le leur. « Je constate, sans aucun jugement de ma part, dit Jonas, que la pratique sportive n’est pas forcément très présente au sein de toutes les familles. Cette sédentarité, couplée à de mauvaises habitudes alimentaires éventuelles, renforce le jeune dans son immobilisme. Il se construit nécessairement par rapport au modèle donné par ses parents. Si ceux-ci ne sont pas sportifs, ce sera sans doute plus difficile pour l’ado. Mais j’ai vu aussi des interactions dans les deux sens : certains jeunes que j’accueille en cours ont convaincu leurs parents de marcher, faire du vélo ou jardiner. C’est très encourageant ! »
Enfin, dernier conseil de l’animateur : se mettre au sport le plus tôt possible, avant de rentrer dans la vie active ! Les bonnes habitudes prises à l’adolescence ont plus de chance d’être conservées tout au long de la vie.