Véronique, sage-femme et animatrice sportive

Le parcours de Véronique Aubert n’est pas banal ! Nous avons rencontré cette sage-femme de 51 ans au Comité Régional Sports pour Tous Centre Val-de-Loire, où elle suit le cursus CQP ALS. Entre deux gardes à l’hôpital, Véronique murit un projet original…
Comment faites-vous pour concilier votre travail de sage-femme et cette formation ?
J’assure en effet un temps plein à l’hôpital, avec des gardes de 12 h d’affilée, de jour comme de nuit. Pour préparer le diplôme CQP ALS, j’ai demandé un congé de formation professionnelle à l’hôpital, ce qui veut dire que toutes les heures d’enseignement théorique sont intégrées à mon temps de travail. En revanche, c’est plus compliqué pour effectuer les 80 heures de pratique en club sportif. Celles-ci, je les prends sur mes disponibilités personnelles. Par exemple, j’étais de garde hier et je profite de mes 2 jours de repos pour aller faire mon alternance.
Vous êtes motivée !
J’avoue que c’est un peu lourd comme rythme et comme organisation, mais je suis très soutenue par mon conjoint et mes 4 grands enfants ! Et oui, je suis très enthousiaste.
Quel est votre moteur justement ? Parlez-nous de votre projet, tout à fait atypique.
J’aime bouger, j’ai toujours fait du basket, du badminton, de la course, du tennis… En tant que sage-femme, je constate que beaucoup de femmes arrêtent de pratiquer une activité physique pendant leur grossesse, et je trouve ça dommage, alors que les bénéfices de l’activité physique sur la grossesse sont nombreux : amélioration de la condition physique, prévention d’une prise de poids excessive, diminution des douleurs lombaires, prévention de l’hypertension gestationnel… Travailler sa respiration aide aussi au moment de l’accouchement. J’ai donc eu envie de proposer des séances sportives adaptées aux femmes enceintes, avec des exercices de techniques douces mais également plus soutenus comme du renforcement musculaire ou du cardio. Je me suis renseignée, je crois que cela n’existe pas ! Mais il faut un diplôme d’animateur sportif de loisir pour assurer cet encadrement. D’où ma présence parmi les stagiaires en CQP ALS.
Vous terminez votre cursus CQP ALS en juin prochain. Comment s’est passée la formation ?
On ne va pas se mentir, ce n’est pas si évident de se replonger dans les livres, et j’avoue que je me suis mis une grosse pression. Mais en définitive, tout s’est très bien déroulé car les formateurs sont bienveillants, ils m’ont rassurée. Le groupe, très hétérogène en termes d’âge et d’horizons professionnels, a été également un énorme soutien. Cette mixité a débouché sur des échanges passionnants entre nous.
En tant que professionnelle de santé, j’avais bien sûr de bonnes notions d’anatomie. Là, en plus, j’ai appris les règles de sécurité, ainsi que la manière de préparer et de conduire une séance face à un public. Le club où j’effectue mon alternance est à Gien (45). J’y anime déjà certains cours, en étant supervisée par un tuteur qui débriefe chaque cours après.
Quelle suite envisagez-vous, une fois le CQP en poche ?
Mes enfants étant étudiants, je dois continuer à travailler à temps plein pour assurer financièrement. Dans l’idéal, j’aimerais demander à l’hôpital une dérogation pour disposer d’un créneau libre, une fois par semaine, et pouvoir animer au moins deux séances hebdomadaires : une pour tous publics, et une autre adaptée aux femmes enceintes. Le fait que je sois sage-femme les mettra en confiance pour pratiquer le sport en toute sécurité.
Je sais que cette mise en place prendra plusieurs années, à la fois pour aménager mon planning à l’hôpital, passer en temps partiel peut-être et développer mon activité d’animatrice sportive. Mon projet n’est pas encore tout à fait abouti mais j’y crois à fond !
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- À l’image du profil atypique de Véronique, le CQP ALS offre de nombreux débouchés.
Découvrez le témoignage de Fanny.