Le Pilates, un vrai bienfait
Cette pratique éminemment réflexive a vocation à faire de nous les acteurs de notre bien-être et du changement que cela induit dans nos habitudes. Décryptage.
Qu’on se le dise, le Pilates est centenaire et demeure d’une éternelle jeunesse. Cette méthode, puisque c’est de cela qu’il s’agit, a été développée, aux États-Unis, par l’Allemand Joseph Pilates, à l’orée du XXe siècle. Elle se décline sous différentes formes, en l’occurrence, sur un tapis – la plus connue du grand public – ou sur des appareils dédiés (reformer, cadillac…). Avec, comme référentiel, un répertoire de base d’exercices spécifiques, lesquels comportent des variations.
Réorganiser toutes les pièces du puzzle qui composent l’organisme
« L’ensemble forme un système à tiroirs qui se répondent les uns les autres quand on les ouvre. C’est d’ailleurs ce qui forge son identité, résume joliment Yaëlle Penkhoss, Présidente de la Fédération des Professionnels de la Méthode Pilates (FPMP) et membre du Comité Directeur National de la Fédération Française Sports pour Tous. L’objectif est de réorganiser toutes les pièces du puzzle qui composent l’organisme et, par récurrence, d’améliorer nos mouvements pour qu’ils soient fluides et efficaces. Le tout par différentes voies : le renforcement des muscles profonds afin d’optimiser la posture, la mobilité des articulations, la consolidation des os etc. La notion de globalité est, ici, essentielle. Avec, à la clef, une conscience accrue de notre morphologie et une capacité à mieux bouger. » Ce qui induit une dimension pédagogique et didactique tant il est primordial de comprendre ce que l’on fait et pourquoi. « Le but est ensuite d’être autonome. C’est pourquoi ce que l’on enseigne au Pilates est, le plus souvent, transposable au quotidien afin de devenir des automatismes qui fassent gagner en confort. Il s’agit d’apprendre à avoir la main sur soi-même, en particulier en évitant les positions et les gestes qui nous sont délétères », insiste Yaëlle Penkhoss.
En somme, la visée est double : améliorer le fonctionnement physiologique et maximiser certaines aptitudes physiques, que ce soient l’équilibre, la force, la ventilation etc. Une ambition généraliste qui justifie que le Pilates se décline autour de six piliers : la respiration, la concentration, le contrôle, la précision, la fluidité et la coordination.
On mobilise tous les membres et les parties du corps
Les séances, d’une durée moyenne d’une heure, se déroulent, quant à elles, sans interruption mais à une intensité modérée. L’effort se veut doux et non traumatisant. Il ne sollicite pas non plus à l’excès le cardio. « On privilégie la qualité, en particulier le placement, à la quantité, confirme la Présidente de la FPMP. Le nombre de répétitions est, par exemple, limité. En outre, on travaille, à chaque fois, tout car on mobilise tous les membres et les parties du corps. »
Résultat : on peut s’adonner au Pilates en tant qu’activité unique mais également complémentaire afin d’augmenter ses performances dans une autre discipline. Et ce, quel que soit l’âge, de 7 à 77 ans, en mettant l’accent sur la dimension ludique pour les plus jeunes et en effectuant des adaptations motrices à l’intention des seniors. Dans tous les cas, une fréquence de deux entraînements hebdomadaires est l’idéal pour que la démarche porte ses fruits au long cours.
Sachant que l’on n’a jamais fini d’apprendre. Ne serait-ce que dans la mesure où « le corps ne cesse d’évoluer au gré des aléas, des émotions, des blessures et des traumatismes de la vie que l’on endure, rappelle Yaëlle Penkhoss. Si bien que notre équilibre interne change, ce qui nécessite, via le Pilates, de revoir nos acquis. D’où la nécessité d’avoir toujours un encadrant qui accompagne et observe pour suggérer des pistes de travail de plus en plus fines. »
