Notre vision

Handi/valide, pas d’entre soi pour faire du sport !

05 Juin 2025 - Temps de lecture : 5 minutes
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Savez-vous que 85% des handicaps ne se voient pas ? Dans un club de sport, votre voisin de tapis souffre peut-être de diabète, de déficience auditive ou bien il porte une prothèse de hanche qui limite ses mouvements… Alors n’ayons pas peur de parler du handicap et engageons nous pour que chacun puisse pratiquer une activité physique, quelle que soit sa situation. 

Accueillir le handicap dans les Clubs 

La Fédération Française Sports pour Tous s’est fixée comme objectif de participer à l’amélioration de la qualité de vie des Français, sans discrimination, grâce à l’activité physique. « Nous sommes conscients que le sport reste difficile d’accès pour les personnes en situation de handicap et nous voulons justement faire bouger les lignes en acceptant tout le monde dans nos Clubs, reconnait Anne-Lise Delcelier, Référent handicap formation et Conseillère Technique Régionale Hauts-de-France à la Fédération. Le fait de promouvoir une approche du sport non compétitive nous aide à installer un état d’esprit particulier. Nous défendons l’idée de sport-loisir, où le pratiquant est là pour passer un bon moment, sans recherche de performance au sens strict mais plus de dépassement et d’épanouissement personnel, et où tous les publics se côtoient. » 

Lors de leur formation, les animateurs Sports pour Tous sont sensibilisés à l’accueil de tous les publics, en restant attentifs aux  besoins de chacun, sans différencier, ni surprotéger. 

Une pratique sportive mixte, partagée et inclusive. 

Dans cette recherche de mixité, la Fédération n’a volontairement pas créé de licence spéciale pour les Personnes en Situation de Handicap (PSH). « On ne classe pas les gens selon leur pathologie », rappelle Anne-Lise. « Nous avons certains programmes passerelles qui aident certains à retrouver l’envie de bouger après une maladie, un problème de précarité ou d’isolement social. Dans ces cas, l’entre-soi peut être rassurant mais cela doit déboucher sur un retour à une pratique partagée avec d’autres publics. » 

Persuadées que le sport est vecteur d’inclusion, les équipes fédérales ont créé le projet Cap’Handi, qui vise à : 

  • Accompagner les Clubs avec des référents Handicap pour la mise en place d’actions inclusives. 
  • Inscrire les Clubs sur le site national Handiguide, qui recense toutes les structures sportives adaptées aux personnes en situation de handicap. 
  • Se positionner comme acteur des projets d’innovation liés au développement du sport pour les Personnes en Situation de Handicap en France. 

Comme le constate Anne-Lise, «426 Clubs Sports pour Tous accueillent actuellement des PSH. Nous les identifions lorsqu’ils nous envoient leurs demandes annuelles de subventions pour ces actions spécifiques, mais nous sommes certains qu’il y a bien plus d’associations au sein du réseau qui œuvrent en faveur d’une pratique mixte handi/valide, sans être forcément référencées par rapport au handicap. » 

Handi/valide, ça fonctionne

Certes, certaines pratiques handi sont spécifiques, telles que le cécifoot, le basket fauteuil ou la boccia. Mais elles peuvent aussi être l’occasion de mixer PSH et personnes valides, qui souhaitent découvrir ces sports. À l’inverse, d’autres disciplines plus classiques sont tout à fait accessibles aux Personnes en Situation de Handicap, comme le fitness, le stretching, la randonnée, la danse… Anne-Lise le répète, « cette mixité des publics est l’objectif que nous poursuivons, parce que chaque rencontre est une opportunité d’enrichissement mutuel. »  

Pour illustrer cette philosophie, prenons une pagaie et rendez-vous sur l’eau avec Pierre Cerbelle, éducateur sportif au Club Sports pour Tous Charleville-Mézières Canoë-Kayak (CMCK). Créé en 1978, ce club a très vite choisi de valoriser la pratique handi. Actuellement une personne handicapée de 30 ans s’entraine d’ailleurs en individuel et en duo avec un pagayeur valide, pour préparer des compétitions nationales.   

Inclusion… à 200% ! 

Après avoir suivi la formation fédérale spécifique pour l’accompagnement des PSH, Pierre n’a cessé de créer des ponts entre les publics handis et valides. Il intervient chaque semaine avec deux structures : 

  • Un centre d’Audiophonologie et d’Éducation sensorielle, accueillant des jeunes de 4 à 15 ans, souffrant de troubles « dys » ou autistiques, ou de déficiences. « J’anime des ateliers multiactivités, comme de la marche, de l’entretien corporel ou du renforcement musculaire. Même une activité d’orientation est possible avec une canne blanche ! ». En fin de saison, Pierre organise une journée sportive autour du canoë-kayak. « Des adhérents valides du Club participent. Les jeunes sont en confiance avec nous, ils savent qu’ils seront en sécurité et n’ont pas d’appréhension pour aller sur l’eau. » 
  • Un foyer de vie pour adultes handicapés. « Chaque semaine, nous faisons ensemble des exercices de renforcement musculaire, ce qui repousse la chute de leur autonomie ». Deux à 3 fois par an, ces personnes profitent également de sorties en canoë-kayak. « Si elles le peuvent, elles aident à mettre le matériel à l’eau et elles rament, sinon ce sont les bénévoles valides qui le font.Dans tous les cas, elles profitent du paysage et d’un moment paisible sur l’eau, qu’elles apprécient toujours beaucoup. » 

Dans tous les cas, Pierre travaille en lien étroit avec les professionnels médicaux, de manière à vraiment adapter les séances aux besoins de ces publics.  

Et puisqu’on parle d’inclusion, Pierre, qui aime les défis, est même allé plus loin en organisant l’été dernier une sortie avec des personnes valides, des PSH… et 3 détenus de la maison d’arrêt voisine. « C’était un pari fou mais tout le monde a pagayé ensemble et cela a très bien fonctionné » !   

Vous êtes un Club Sports pour Tous et vous organisez des séances adaptées aux Personnes en Situation de Handicap ? Faites-le nous savoir en écrivant à : anne-lise.delcelier@sportspourtous.org 

Auteurs
Anne-Lise DELCELIER
Référent handicap formation et Conseillère Technique Régionale Hauts-de-France
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