Accueillir un public handi dans son Club Sports pour Tous

En France, 12 millions de personnes sont en situation de handicap et parmi elles, 53% ne pratiquent pas d’activités physiques et sportives de manière régulière (chiffres ministère des Sports et INJEP 2023).
La pratique d’activité physique et sportive est un droit pour tous. Les données scientifiques sont incontestables à ce sujet, la pratique d’une activité régulière apporte de nombreux bénéfices physiques, mentaux et sociaux, et cela s’applique à toutes et tous, peu importe les capacités et les compétences.
Cependant, les personnes en situation de handicap restent plus éloignées de la pratique sportive que les personnes valides car elles sont confrontées à des freins plus nombreux : santé, perception de soi, fatigabilité, éloignement d’un lieu de pratique adapté, manque de transport adapté…
Accompagner, former et sensibiliser
La Fédération Française Sports pour Tous s’est fixée comme objectif de participer à l’amélioration de la qualité de vie de tous les Français, sans discrimination, grâce à l’activité physique. Face aux difficultés d’accès à une pratique sportive de loisir pour les Personnes en Situation de Handicap (PSH), la Fédération est mobilisée depuis de nombreuses années sur différents axes afin d’améliorer l’accès à la pratique sportive pour les Personnes en Situation de Handicap PSH :
- Accompagner les Clubs : grâce aux conseils d’experts fédéraux, à un accompagnement administratif et l’aide à l’obtention de subventions
- Former les animateurs : la Fédération propose à ses animateurs une formation spécifique à l’accueil et la prise en charge de public en situation de handicap
- Sensibiliser le grand public : par le biais d’événements notamment en faisant découvrir les bénéfices qu’une pratique partagée handi-valides.
Favoriser la pratique mixte
Pratiquants valides et pratiquants en situation de handicap doivent pouvoir se rencontrer et partager des activités ensemble toutes les fois où cela est possible. Vos séances sont l’occasion de faire vivre aux pratiquants des expériences de vie fortes. À travers leurs séances et leurs intentions éducatives, les animateurs formés font vivre les valeurs fédérales comme :
- La solidarité
- L’entraide
- Le Bien-être
- Les échanges et le partage
- Le vivre ensemble
Les bonnes pratiques pour un accueil réussi
Pour un accueil et une animation sportive réussie, les maîtres mots sont «sécurité» et «plaisir». En effet, il est primordial d’adapter ses actions afin d’inclure tous les publics au sein de son Association. Les animateurs doivent être vigilants et respecter quelques règles, d’une manière générale :
- Prenez le temps de bien connaître la personne et d’identifier ses besoins et ses attentes
- Disponibilité, écoute, gentillesse sont vos premiers atouts pour aider au mieux-être de tous
- S’adresser à la personne directement et non à son accompagnant
- Proposer son aide, ne pas l’imposer
- Se montrer à l’écoute
- Être naturel et faire preuve de bon sens
Récapitulatif des bonnes pratiques
Déficience motrice | Déficience mentale | Déficience auditive | |
Quels aménagements | Lieu facile d’accès ne comportant pas trop d’obstacles à franchir !
Si possible une place de parking. La largeur des portes ≥ 80 cm. Le pourcentage de pente d’un plan incliné doit être compris entre 4 et 5 %. |
Signalétique et affichage simple. | Les salles bien éclairées sont à privilégier. |
Comment se comporter | Attention aux expressions telles que « clouée dans un chariot » !
Pour dialoguer, mettez-vous à la hauteur de la personne en fauteuil roulant. |
Parlez normalement en utilisant des mots simples.
Laissez le temps à votre interlocuteur de comprendre et de vous répondre. Ne manifestez pas d’impatience et soyez attentif. Ne soyez pas surpris des manifestations de proximité que la personne peut manifester. |
Inutile de hausser le ton.
Placez-vous en face de la personne. Parlez lentement et articulez. Utilisez les gestes et le mime si nécessaire. |
Quelle animation | N’ayez pas peur d’utiliser tous les mots du langage comme, courir, marcher…
Si la personne est en fauteuil, veillez à ce qu’elle ait une bonne visibilité. Soyez inventif et n’ayez pas peur d’avoir recours au système D. |
Utilisez des consignes simples avec peu de détails.
N’hésitez pas à reformuler, répéter. Matérialisez les consignes. |
Utilisez le langage du corps pour communiquer et transmettre vos consignes.
Adoptez une attitude expressive, mimez ce qui peut l’être. Donnez des consignes dans l’ordre chronologique. Souvent, les personnes sourdes complètent les lacunes du message par l’imitation des autres personnes du groupe. |
Déficience visuelle | Troubles psychiques | Maladies invalidantes | |
Quels aménagements | Cheminement : Délimité visuellement par des contrastes de couleur ou tactilement par des changements de texture au sol.
Signalétique avec pictogrammes, gros caractères… |
Signalétique et affichage simple. | Les installations prévues pour les personnes à mobilité réduite peuvent également s’avérer utiles. |
Comment se comporter | Présentez-vous afin que la personne connaisse votre voix.
Pensez à l’appeler par son prénom lorsque vous vous adressez à elle. Évitez de la toucher pour l’interpeller. Ne soyez pas gêné d’utiliser des expressions utilisant les verbes « regarder, voir ». Pour la guider laissez-la prendre votre bras, ne lui prenez pas le sien. Évitez de tirer ou pousser la personne dans la direction où vous voulez qu’elle aille. |
Soyez patient, ne vous montrez pas agressif.
Laissez la personne s’exprimer. Évitez l’isolement de la personne, l’évolution brusque de l’environnement, trop de sollicitations simultanées. |
Ces troubles et leurs conséquences sont trop diversifiés pour pouvoir être détaillés.
Néanmoins, l’attitude à adopter relève du bon sens. Elle requiert également des qualités comme la discrétion, le tact et le respect de la personne. |
Quelle animation | Précisez la place du matériel ou les directions : droite, gauche, devant, derrière.
Rangez votre matériel toujours au même endroit. Sollicitez les repères sonores, sensoriels et kinesthésiques. Maintenez un échange verbal. Attention, l’exécution de la tâche peut être plus longue, et un surcroit de concentration induit de la fatigue. |
Veillez à toujours laisser la possibilité à la personne de mettre fin à son activité. | Prenez le temps de connaître la personne et identifiez avec elle ce qu’elle peut faire.
Adaptez-vous et faites preuve de bon sens. |