Transpirer en s’amusant

C’est un point crucial de la pédagogie et de l’enseignement : la nécessité de faire naître et de maintenir l’intérêt des jeunes. Pour cela, il est opportun d’apporter une touche stimulante, en particulier ludique. Voici comment.

Les activités

« La diversité des jeux est très importante, explique, en préambule, Arnault Anquetin, éducateur sportif au sein de l’association Forme et bien-être à Bruyères-Le-Châtel (Essonne) et formateur d’éducateurs sportifs. Peut-être aussi parce que les enfants sont habitués à zapper et que l’on continue à les habituer dans ce sens-là en alternant sans cesse les activités. » Lesquelles doivent, en outre, être en elles-mêmes attractives et adaptées à l’âge du public pour mieux capter et conserver son attention.

• Concernant les adolescents de 13 à 15 ans, « c’est un peu plus compliqué car ils ont tendance à fonctionner en bande, précise Arnault Anquetin. Ils viennent avant tout parce qu’il y a les copains. Il y en a souvent un ou deux qui sont fédérateurs et qui incitent les autres à les suivre. C’est donc d’abord à eux que l’on s’adresse. »

Que faire pour les motiver ? « Il faut leur proposer ponctuellement des choses qui soient vraiment funs comme le wakeboard, le paddle, le catamaran etc. », répond Arnault Anquetin. Lequel programme, à cette fin, des sorties à la journée sur des îles de loisirs, à raison de trois par an, ainsi qu’un mini-camp multisports de cinq jours qui inclut l’activité que ses élèves pratiquent en temps normal, toute l’année.

• Pour les 8-12 ans, les sorties en plein air sont bienvenues. Elles sont une occasion de s’adonner au vélo, à l’escalade ou d’effectuer des parcours aventure en forêt. Avec, toutefois, un bémol : la bicyclette n’a pas vraiment la cote auprès des plus grands « parce qu’ils sont souvent rétifs à la notion d’effort, au fait de devoir pédaler et à la fatigue que cela peut engendrer. C’est très prégnant », déplore Arnault Anquetin.

Qui précise que « le sport nature fonctionne bien pour les plus petits. Les enfants apprécient cette forme de temps libre et d’évasion qui est primordiale à leur épanouissement. Et puis on peut construire des cabanes, ce qui est toujours apprécié. »

• Enfin, pour les 3 à 7 ans, « la dimension ludique est extrêmement importante, notamment lors des séances de gymnastique et de motricité », insiste Arnault Anquetin. Pour cela, on emploie beaucoup de supports matériels comme des peluches d’animaux afin de reproduire leurs déplacements ; des images plastifiées de doudous dont on doit mimer la posture ; des dés en mousse géants etc. Autres types de supports, la musique ou les comptines dont on met l’histoire et les héros en mouvement en leur faisant faire un mini-périple que les petits doivent ensuite reproduire.

Les accessoires

Eux aussi sont innovants, toujours pour générer la curiosité et l’implication de leurs utilisateurs. Pour les sports de raquettes, on peut faire appel aux balles comètes, équipées d’une sorte de ruban qui permet de visualiser mais aussi de comprendre leurs trajectoires. Autres ustensiles, les PTK ou volants que l’on frappe avec la main et dotés de grandes plumes stabilisatrices ou encore, les vortex qui sont des sortes de fusées javelots.

Mais si ces différents accessoires contribuent, par eux-mêmes mais aussi par leur variété, au fait que les enfants s’amusent davantage, « ils sont également une invitation à innover dans la conception des contenus de séances. Cependant, le caractère ludique dépend avant tout de l’animateur et de sa faculté d’imagination », assure Arnault Anquetin.

La pédagogie

« Pour faire adhérer les jeunes, il est impératif qu’ils soient acteurs et de leur donner le sentiment qu’ils choisissent et qu’ils approuvent ce qu’on leur soumet, affirme-t-il. Il faut susciter leur envie et leur motivation, notamment par le jeu, l’émulation et le challenge pour qu’ils soient demandeurs. On ne peut plus, comme avant, se contenter d’imposer. »